Vous arrivez à Oisemont, presque le terme de notre randonnée, les Parisiens auront fait 80% du voyage et les Cantiliens les trois-quarts. Nous ne sommes pas chez Astérix, mai le nom de la commune serait d’origine gauloise. Il viendrait du « mont d’Ésus » où aurait été édifié un temple dédié au dieu gaulois de la guerre. Son orthographe a évolué au fil des siècles : « Ossemons », « Aussemons », puis « Wessemont ».

Il va aussi falloir vous mettre à la langue Picarde. Déjà depuis Chantilly, Bresles et Sommereux, l’accent picard a évolué. Mais, maintenant, c’est ce que vous appelez plus communément du Ch’ti. Vous serez surpris par les expressions et il faudra dans certains cas prendre votre lexique.

La commune correspond à un ancien site acheuléen occupé par un castellum romain .

Au Moyen Âge, une famille chevaleresque « de Oisemont » possède alors le château fortifié d’origine qui n’a pas laissé de vestiges. Construction de l’église, de style roman, (détruite en 1953 et remplacée par l’église Saint-Martin actuelle).

La commanderie de la baillie du Ponthieu faisait partie d’une donation du comte du Ponthieu aux templiers d’Oisemont. Plusieurs précepteurs, aussi appelés « sergents du temple », s’y succédèrent.

En 1275, la ville est le siège de la prévôté du Vimeu. Le marché d’Oisemont est cité dans un fabliau du XIIIe siècle, le fabliau du boucher d’Abbeville.

Les templiers d’Acheux faisaient partie de la baillie d’Oisemont en tant que préceptorerie de la maison d’Aisseu.

En 1307, la commanderie templière est dévolue à l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, une seconde commanderie fut construite par les hospitaliers, le bâtiment existe encore dans la rue de la Commanderie.

Les vestiges de quelques bâtiments historiques subsistent dans le village.

La forteresse, détruite en 1346, lors de la guerre de Cent Ans, par l’armée d’Édouard III d’Angleterre était équipée de remparts, et aurait été incendiée en 1370 par Jean de Gand. Après le siège d’Edouard III, un certain Gobain Agache trahit en dévoilant le gué de Blanquetaque pour la somme de 100 pièces d’or ainsi que sa liberté ;

Une maladrerie édifiée par les hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem se situait à l’emplacement de l’actuelle maison de retraite. Il existe encore une croix de pierre bordant un chemin de la ville : elle indiquait aux chrétiens en pèlerinage le chemin de la maladrerie.

Plus près de nous, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne et de Lancaster, fait brûler le village (1472).

La ville devient un centre protestant important.

Les huguenots se cachent dans les nombreux souterrains de la région, pour se protéger des persécutions.

À l’été 1787, un terrible incendie détruit la plupart des maisons. Il faut distribuer des tuiles et des briques aux habitants pour qu’ils puissent reconstruire.

Pendant la Révolution française, en 1790, Oisemont a son envoyé, Piedfort, qui prend part à la Fédération.

André Dumont du Bois-Roi, alors maire, siège à la Convention après avoir été le représentant du peuple de la Somme, du Pas-de-Calais et de l’Oise.

Durant la guerre franco-allemande de 1870, la ville est prise par les Prussiens, et Charles Honoré Martin, maire, réussit à ramener l’indemnité à 3 000 F (10 % du prix demandé) ; ce, après avoir été attaché à un des poteaux de la Halle.

Le bourg voit les transports s’améliorer, avec la mise en service en 1872 de la ligne de chemin de fer de Canaples à Longroy – Gamaches. Cette ligne faisait essentiellement du trafic de frêt, en desservant les coopératives, mais transportait également quelques voyageurs. Au début de la Seconde Guerre mondiale, Charles de Gaulle, tout juste promu général de brigade, installe son poste de commandement au château Caline le 2 juin 1940, lors de la Bataille de France. C’est là qu’a lieu la conférence d’état-major préalable au lancement de l’attaque au sud d’Abbeville.

Nous connaissons la suite !

Les halles de Oisemont